1 Avril 2021
« Le transport routier de marchandises (TRM) est un secteur indispensable à l’économie et à la vie quotidienne de nos concitoyens. 99 % de nos besoins quotidiens viennent en tout ou partie par la route.
Chaque habitant génère en moyenne l’équivalent de 25 tonnes de fret par an, soit l’équivalent d’une semi-remorque par habitant.
Depuis plus de 10 ans, l’adoption du programme « Objectif CO2- les transporteurs s’engagent » démontre l’engagement fort du secteur en matière de réduction des émissions de GES et de polluants. Ce programme a déjà permis la réduction de 2 millions de tonnes de CO2.
Le secteur TRM connaît une véritable mue environnementale. Elle se poursuit aujourd’hui dans le cadre du Programme EVE qui intègre l’ensemble de la supply chain, créant ainsi une émulation collective de l’ensemble des acteurs concernés. Ce programme permet la réduction de 1 million de tonnes de CO2 par an.
Les camions ne représentent que 6 % des émissions de CO2 en France (*).
Alors que les partisans d’une économie plus sobre en carbone n’ont de cesse de promouvoir la relocalisation de notre consommation, c’est précisément cet échelon local qui sera le plus pénalisé par le possible retour à des écotaxes régionales. En effet, les 2/3 des trajets de fret routier se font sur moins de 150 km en France. Sur des distances si courtes, tout report modal est impossible. La justification écologique de cette nouvelle taxe est soit une grossière erreur de raisonnement, soit une manœuvre plus perfide cherchant simplement à prélever plus d’impôts sans se soucier réellement d’écologie. Ce sont ces trajets qui seront pénalisés par ces nouvelles écotaxes régionales sur les réseaux non-concédés. Ce sont donc d’abord les transporteurs et les producteurs français ainsi que les consommateurs locaux qui devront payer une nouvelle fois la facture ! Tout fléchage étant impossible, cet argent retombera une nouvelle fois dans le budget général alors même que les impôts des Français sont déjà censés financer les infrastructures.
Très logiquement, cette avalanche fiscale viendra fragiliser économiquement des entreprises déjà largement meurtries par les conséquences de la crise sanitaire. À la clé ? Des possibles défaillances, des territoires économiquement atteints, moins de rentrées fiscales, des difficultés sur l’emploi. Au bénéfice d’une concurrence étrangère moins onéreuse mais qui grignote toujours un peu davantage la souveraineté économique de notre pays. On nous parle de relocalisation de l’industrie, elle ne sera possible qu’avec des opérateurs de transport français forts. Qu’aurions-nous fait en mars dernier sans opérateurs français du transport et de la logistique ? Le secteur met en garde… il ne s’agirait pas de faire aujourd’hui ce que la France a fait à son industrie il y a 30 ans et n’avoir que nos yeux pour pleurer face à la disparition du transport français dans quelques années. Sans compter que les politiques publiques n’auront alors plus aucune emprise sur ces opérateurs étrangers. »
(*) Source Citepa/Secten juin 2020